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Unis l’ambassade envoyée pour un voyage d’études par le gouvernement japonais et composée d’Iwakura, Ôkoubo, Itô, Yamagoutsi, Tanaka. Le ministre Mori Arinori, qui avait reçu de Nîsima quelques notes sur l’instruction publique aux États-Unis, avait recommandé le jeune homme aux membres de la mission. Au premier abord, ils le trouvèrent singulièrement « américanisé ». Il se rendit au-devant d’eux, mais il s’était fait un devoir de ne pas les saluer à la mode japonaise, tout en se montrant profondément respectueux. Il voulait affirmer publiquement, afin qu’on ne se trompât point sur son compte, qu’il n’était pas un étudiant envoyé aux frais de l’État. Les membres de l’ambassade comprirent qu’ils avaient en face d’eux un homme de premier ordre et ils décidèrent de se l’attacher pour le reste de leur voyage.

Cet incident fut capital dans la vie de Nîsima. « Depuis longtemps, a-t-il raconté lui-même, j’étais frappé par la part que l’instruction publique a dans la civilisation des États-Unis. Peu à peu se formait en moi la conviction que je devrais me consacrer à cette œuvre dans ma patrie. » Le voyage qu’il allait faire lui apparut comme une dispensation providentielle. Il visita l’Allemagne, la France, l’Anglelerre, l’Écosse, la Suisse, la Hollande, le Danemark et la Russie. Partout il s’attachait à comprendre surtout l’organisation et la vie des écoles, des académies, des universités. Il ne se promenait pas en simple curieux au milieu de ces institutions.