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Utchimura Kanzô qui est, en ce moment même, une des figures les plus originales du protestantisme japonais. Parmi tous les adeptes de cette période qui ont fait un peu parler d’eux et sur lesquels j’ai pu obtenir des renseignements, je n’en trouve pas un qui soit du commun peuple, un heimin.

Du coup, bien des choses nous apparaissent avec une clarté nouvelle. C’est d’abord la préoccupation de culture qui se manifeste dans ces jeunes communautés : elles se sont recrutées, à peu près exclusivement, dans la classe sociale qui appréciait l’instruction et qui, au moment de la révolution de Meiji, en a été plus avide que jamais ; elles risquent même de s’attacher plus à ce qui est intellectuel qu’à ce qui est spécifiquement religieux, et, alors même qu’elles ne succomberont pas à ce danger, elles mettront toujours l’accent sur la nécessité de l’instruction. La passion qui domine les samouraï les possèdera tout entières. Il s’agit, pour elles, non pas


    Testament. Les préceptes du christianisme lui plaisent, mais il ne parvient pas à comprendre ce qu’on appelle la foi en Jésus-Christ. Il se met à fréquenter des missionnaires. Il fait la connaissance du pope russe Nicolaï, mais la confession auriculaire le rebute. Une altercation qu’il a avec un prêtre catholique le rapproche des protestants. Se sentant une certaine facilité d’élocution, il désire devenir prédicateur, et pourtant, avouera-t-il plus tard, il ne sait pas vraiment ce que signifient les mots « être chrétien ». Pendant deux ans, il fait du commerce. Puis, il se marie. Finalement, convaincu de la vérité de la religion chrétienne, il demande et obtient le baptême. Or, deux ans après son baptême, racontera-t-il encore, il n’avait pas fait l’expérience personnelle de ce qu’il y a sous ces deux mots « être chrétien ». Il confesse avoir mis du temps à franchir cette étape.