maltraité. Ibuka Kajinosuké[1] était un fils d’Aizu, le dernier rempart des Tokougawa. Loin de désirer la gloire et les honneurs après lesquels tout le monde courait à cette époque, ils se préparaient à devenir simplement les apôtres de la foi nouvelle, persuadés qu’elle triompherait. » Une enquête personnelle m’a confirmé, dans le détail, cette observation de M. Yamaji. Ils étaient tous des samouraï, ces trente jeunes gens de la ligue d’Hanaoka-Yama dont nous avons déjà parlé. M. Ébara, le prédicateur méthodiste dont le nom fait autorité dans les questions d’enseignement, était aussi samouraï. Samouraï, M. Toda Tadasou, l’un des pasteurs dont la propagande a été la plus active et la plus efficace[2]. Samouraï,
- ↑ Né en 1854, dans la province d’Aizu, alla en Amérique où il obtint le grade de Master of Arts. Il est actuellement directeur de l’École protestante Meiji-Gakuin, à Tôkyô. Il est presbytérien comme M. Uémura.
- ↑ La biographie de Toda Tadasou montre bien ce qu’il y a eu souvent d’intellectualisme dans le travail d’âme qui se faisait en ces hommes. Toda Tadasou passe d’abord par l’éducation ordinaire des samouraï. Il apprend le maniement de la lance et du sabre, le tir de l’arc. À quinze ans, il veut apprendre à lire. Il entre dans une école japonaise et il y entend parler des sciences de l’Occident. Il se met aussitôt à l’étude de l’anglais. Il se demande un jour si les étrangers, qu’il déteste tout en admirant leur habileté, ont une religion. Il achète un Nouveau
adoré, raconte-t-il, ni Bouddha ni les Kami japonais. Les seuls actes d’adoration que j’eusse pratiqués de ma vie s’adressaient à l’aïeul de notre clan, Tsugaru Tamenobu, un héros de Hirosaki, qui avait un temple non loin de la ville, auprès de la montagne Iwaki. Chaque fois que je passais devant ce temple, je ne manquais pas de m’agenouiller et de faire quelque acte pour montrer le respect dont j’étais pénétré pour la mémoire de ce grand homme. »
