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tion » du Japon doit être l’œuvre des Japonais eux-mêmes[1]. Les autres sociétés s’accommodent également, car il le faut, à ce besoin. La fédération des Églises d’origine presbytérienne date de 1877. Il est décidément entendu que chaque communauté qui se fonde doit être résolue à supporter elle-même dès les débuts une partie de ses frais, que les subsides des sociétés missionnaires diminueront à mesure que le nombre des membres de l’Église augmentera, et que ce secours étranger doit tendre à prendre fin le plus tôt possible[2]. Cela suppose que les « conseils directeurs » des Églises indigènes acquerront une autonomie de plus en plus grande. C’est bien ainsi qu’ils le comprennent, et ils le disent. Nous verrons un peu plus tard cette tendance au « self-government » produire des conséquences inattendues.

Enfin, le troisième trait de ce stade dans l’évangélisation du Japon est fourni par la nature des besoins qui poussent les Japonais novateurs à étudier l’Évangile. Ces besoins, chez beaucoup d’entre eux, n’ont rien de spécifiquement religieux. La note dominante dans tout le peuple, et notamment dans les classes cultivées, c’est l’indifférence à l’égard des problèmes dont les missionnaires prétendent apporter la solution. On sait la réponse d’un Japonais à qui l’on demande, aux États-Unis, pourquoi il ne s’intéresse pas aux questions de cet ordre : « Je ne m’occupe

  1. Rapport de l’American Board, 1878, pp. 85-92.
  2. Cf. Allg. Missionszeitschrift, 1881, p. 426.