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où il faisait le plus grand éloge de l’organisation républicaine des États-Unis. L’« américanisation » du Japon impliquait, pour une date plus ou moins prochaine, l’établissement de la plus absolue liberté de conscience.

La Bible en langue chinoise (la traduction japonaise du Nouveau Testament par Hepburn ne devait paraître qu’en 1879) était proscrite au début. Mais d’autres livres se vendaient à des milliers d’exemplaires. « Tandis que les ouvrages confucianistes et les livres bouddhistes, raconte M. Yamaji Aizan, moisissaient à la devanture des boutiques ou tombaient à des prix dérisoires, le moindre ouvrage européen était acheté fort cher, dévoré à la hâte, puis revendu au bouquiniste. » La plupart de ces livres étaient américains ; ils étaient tous imprégnés du christianisme ; ils l’enseignaient ou ils en faisaient l’éloge. Quand ceux-là étaient arrêtés, comment en saisir d’autres où l’Évangile était au moins supposé ? Peu à peu, l’on s’habituait à tolérer même la traduction chinoise de la Bible. D’autre part, le nombre des Sociétés de mission à l’œuvre avait augmenté. En 1860 était arrivé le premier missionnaire baptiste américain, Goble. En 1869, la Société anglicane de Mission (Church Missionary Society) avait envoyé le Rév. Ensor, qui s’était établi à Nagasaki. La même année, la grande Société congrégationaliste de Boston (American Board), après quelques essais à Tôkyô, avait inauguré à Kobé une activité qui devait être singulièrement féconde. Forcément,