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Mikado, et dehors les barbares ! » Dans la pensée du peuple, les deux choses se confondaient. Et, en même temps, l’on pensait avec envie aux armements inconnus et terribles de ces Occidentaux détestés. Les Japonais voulaient avoir, eux aussi, de ces gros bateaux qui étaient mus par des volcans apprivoisés et qui lançaient la foudre. Ils décidèrent qu’à leur tour ils deviendraient capables de bombarder ou de ripostera un bombardement. Une double révolution s’annonçait.

La première était toute politique. Elle s’ouvrit, en réalité, dès 1865, par la proclamation de guerre lancée par le Shogoun Yemochi contre quelques daïmios révoltés. Défait par les troupes de l’un des princes, Nagato, Yemochi mourut, le 19 septembre 1866, à Ôsaka. Son successeur, Yosinobou, se heurta contre une opposition qui redoubla d’activité après l’avènement (30 janvier 1867) du jeune Mikado, Mutsu Ito, alors Agé de quinze ans. Un coup d’État de Mutsu-Ito, le 3 janvier 1868, supprima le Shôgounat. La révolution de Meiji était accomplie. Sous la direction du ministre Ôkoubo, un régime assez analogue à celui de notre moyen âge allait prendre fin. Mais cette révolution devait se doubler d’une autre. Il fallait s’emparer de ce qui rendait les Occidentaux si forts et mettre le Japon en état de leur faire la guerre…

Or, peu après l’ouverture des ports, les agents de missions protestantes firent leur apparition dans le pays, à Yokohama alors un simple port de pêcheurs