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CHAPITRE IV. La maladie.


La maladie est une sorte de révélation qui nous apprend combien nous sommes aimés et combien nous nous aimons. Les soins dévoués des personnes qui nous sont chères nous deviennent des marques inusitées de leur attachement. A se voir l’objet de prévenances si douces, d’attentions si délicates, on jouit dans son cœur tandis que notre corps souffre ; nous peignons avec nos regards l’affection que nous n’avons plus la force d’exprimer ; nous dévorons nos douleurs et étouffons nos plaintes pour ménager la tendresse de celui ou de celle qui veille près de nous, et qui de son côté, dans l’intérêt de notre repos, retient jusqu’à son souffle.


Si l’on se sent atteint d’un mal qu’on juge mortel, on ressemble au passager qui envoie sa dernière pensée aux amis qu’il vient d’embrasser sur le rivage. Alors on n’ose avouer ses pressentiments, on affecte la confiance devant ces cœurs dont les battements se règlent sur les pulsations du nôtre :