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Un voyage long et difficile réclame des efforts de constance et de fermeté. C’est la meilleure des épreuves pour l’énergie du caractère. Le voyageur combat le monde et les éléments ; l’âme entre dans une lutte sublime contre la matière. L’esprit apprend à vaincre le corps, et le corps s’instruit à supporter les fatigues, les privations, la faim, la soif, les rayons perçants du soleil, et les âpres rigueurs du froid[1].

En voyage c’est le regard, c’est l’attention c’est le souvenir, qui sont actifs ; le plus souvent les mouvements de notre corps sont enchaînés. Mais la diversité des lieux et des choses nous fait illusion ; les objets changent, et celui qui les regarde croit se mouvoir[2].

Il semble que nous poursuivions sans cesse, de toute la vitesse de nos désirs, quelque chose qui fuit devant nous. Balancés entre le regret, la jouissance et l’espoir nous n’avons pas le temps d’arriver à la satiété. Les lignes des plaines les contours des montagnes, les bords des eaux, les dômes et les flèches des villes ont grâce à la perspective, le charme d’un rêve, et la nature, qui nous invite à achever par la pensée ce qu’elle

  1. Idée de puissance.
  2. Idée d’activité.