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peut du moins, sans témérité, prévoir les grands progrès que feront, indépendamment de l’industrie, du commerce, de la navigation et des sciences proprement dites, l’histoire, l’ethnographie et la philologie, progrès secondés par d’autres causes que j’ai déjà énumérées. Je ne pousse pas l’amour des utopies jusqu’à espérer qu’il n’y aura plus de mauvaises passions sur la terre ; au contraire, il est probable que si les guerres sont plus rares, elles seront plus générales et n’auront plus lieu entre deux peuples, mais entre des nations coalisées ; et qu’en outre les règles de la stratégie, tant sur terre que sur mer, seront changées ; de sorte que les capitaines des temps à venir obtiendront d’autant plus de gloire que la difficulté du triomphe sera plus grande en proportion de la facilité du combat, et que ne pouvant hériter de l’ancienne science des batailles, ils auront eu à créer les nouvelles maximes de la victoire.

Puisse le tableau que je viens de tracer assigner au xixe siècle, qui n’a pas encore atteint la moitié de sa carrière, la vraie place qui lui semble réservée dans l’économie des âges ! Nous lui avons décerné sa part de gloire et de génie, en l’envisageant dans ce qu’il a fait et promet de faire pour exécuter les deux grandes lois du