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possession de la terre par l’homme : il connaît le globe entier et le parcourt à son gré. Les lumières, les avantages et les jouissances de chaque nation, seront communs à toutes les autres : la terre ne sera qu’une vaste tente, et le genre humain une seule et grande famille.

Plus un évènement est surprenant et inattendu, moins il nous paraît l’œuvre du hasard. On a peine à supposer que ce qui a de si grands effets pour l’intelligence humaine ne soit pas ordonné par une volonté raisonnable ; et que ce qui change la face du monde, soit étranger à la sagesse qui le conduit. L’emploi d’une force, comme la vapeur, soumise au calcul est un prodige, et le chrétien, en particulier, est convaincu qu’il n’y a que la foi qui vaille les frais d’un miracle : il rapporte donc à un certain dessein de la Providence ce rapprochement singulier des différentes parties du monde, cette conversation des peuples entre eux : il pense que si la moitié de l’univers s’entretient avec l’autre, c’est pour que les peuples qui savent le vrai Dieu parlent de lui aux moins polis qui l’ignorent. Ce qu’il y a de certain, c’est que les efforts tout terrestres de l’industrie tourneront au profit des progrès du christianisme. Si le commerçant peut aller au loin échanger ses marchandises contre de l’or,