Page:Alletz - Génie du XIXe siècle, ou esquisse des progrès de l’esprit humain depuis 1800 jusqu’à nos jours.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’autorité dans l’État pour, qu’en jugeant les temps passés, on craigne son ressentiment ou l’on recherche sa faveur. Les morts obtiendront justice : ce n’est pas à dire que les historiens, indépendans vis-à-vis de l’autorité, le soient de leurs propres passions ; mais de la diversité même des jugements que fait naître la liberté, sort une lumière à laquelle la justice allumera son flambeau. On verra éclore un grand nombre de révélations sur quelques heureux défauts et sur quelques malheureuses vertus des princes, sur les intrigues de cour, sur les petites causes des grands évènements et sur la longue chaîne d’abus qui aboutit aux révolutions. L’aristocratie a eu son histoire, la démocratie réclame la sienne.

La philosophie sera négligée dans sa partie théorique : on sera trop pressé d’appliquer les principes pour se donner la peine de les étudier ; mais les systèmes d’organisation sociale surgiront en foule. Au reste, quiconque comprendra les tendances de ce siècle et aura l’ambition de prendre part aux affaires publiques, se vouera à l’étude de la législation.

La plus formidable puissance qui existe dans les pays libres est la parole ; elle fait, à son gré, un roi et un peuple. La guerre ou la paix dépend