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306 APPENDICE.

Il y avait exposé les trois systèmes auxquels se réduit l’indifférence dogmatique, savoir : 1 "la doctrine de ceux qui, ne voyant dans la religion qu’une institution politique, ne la croient nécessaire que pour le peuple ; 2 la doctrine de ceux qui, tenant pour douteuse la vérité de toutes les religions positives, croient que chacun doit suivre celle où il est né, et ne reconnaissent de religion incontestablement vraie que la religion naturelle 3° la doctrine de ceux qui admettent une religion révélée, de manière néanmoins qu’il soit permis de rejeter les vérités qu’elle enseigne, à l’exception de quelques articles fondamentaux. Après avoir combattu avec une vigoureuse logique ces trois systèmes d’indifférence religieuse, l'auteur établit la triple importance de la religion par rapport à l’homme, à la société et à Dieu. Mais l’éloquent écrivain, voulant ensuite enseigner aux hommes quels étaient les moyens de discerner la vraie religion, employa toute la force de son génie à prouver que ni le sentiment, ni le raisonnement ne pouvaient conduire à la certitude, et qu’il n’y avait d’autre autorité vraiment infaillible sur la terre que l’autorité du grand nombre ou le sens commun: il appelait cela substituer la méthode du sens commun à la méthode Cartésienne, qu’il représentait comme celle de tous les ennemis du christianisme. Quel est le plus raisonnable, s’écriait M. de Lamennais, de dire : Je crois en moi, ou de dire Je crois au genre humain ? Son but ne manquait pas de grandeur mais, en voulant mettre le principe de la certitude philosophique d’accord avec le dogme de l’infaillibilité de l’Eglise, il ne s’aperçut pas qu’il employait la raison à saper le témoignage de la