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priété mieux fondée sur le mérite de la vertu et sur la valeur du travail, et une charité plus fraternelle envers les plus petits, qui, longtemps relégués trop bas pour être aperçus, bien qu’ils fussent les plus nombreux, rempliront désormais non loin de la bourgeoisie, la place que celle-ci occupait près de la noblesse.

Quels ont été les effets, pour le génie de ce siècle, de la décadence ou de la chute des aristocraties ?

Sous le règne élégant de la société polie, le plaisir était la grande affaire aussi recherchait-on avidement celui que donnent les lettres et les arts, comme le plus relevé et le plus délicat. Il n’y avait que le roi et ses conseillers qui s’occupassent des intérêts de l’empire. La politique du gouvernement, qui était muette et commandait autour d’elle le silence, invitait l’attention générale à se détourner vers les arts de l’esprit qui décorent une cour et font diversion à une curiosité dangereuse. Les lettres avaient donc des juges préparés et des couronnes certaines. La gloire ne leur manquait point dans un temps où les grands mettaient la leur à les protéger. Le génie était le grand consolateur des superbes ennuis d’une noblesse oisive. Il avait trouvé des modèles dans cette société qu’il charmait : la politesse était pour lui l’école du bon goût. Mais