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rachetés, la législation établit le principe de l’admissibilité des citoyens aux charges publiques. En Espagne, en Portugal et en Italie, l’aristocratie n’existe plus que comme un souvenir : ce sont de beaux noms sur des tombeaux.

En France, elle est tellement effacée de la scène que, pour y remonter, il faut qu’elle se mêle dans les rangs de la bourgeoisie.

À la décadence presque universelle de cet ordre illustre, appui, ornement et gloire des anciennes monarchies, se rattache le progrès, dans la plupart des États de l’Europe, de la liberté politique. La royauté a été obligée de céder à la démocratie ce qu’elle croyait avoir conquis sur la noblesse.

Examinons les conséquences de ces révolutions intérieures pour la foi religieuse des sociétés. Là où s’est établi, depuis le commencement de ce siècle, le gouvernement constitutionnel, ce sont les classes moyennes qui, en s’appuyant sur le peuple, ont fait une sorte de violence à la royauté. Dans leur impatience d’atteindre le but, elles ont trouvé sur leur chemin des croyances qui leur faisaient obstacle ou retardaient la destruction des anciennes lois : c’était le scrupule des populations, l’influence du clergé, la majesté des souvenirs, ou l’habitude d’un