refroidies de cet embrasement, des matières inconnues qui la féconderont. Les royaumes se sont affranchis de la domination française, mais ils ont gardé dans leur législation les principes d’égalité civile qu’elle leur apporta, les formes tutélaires de l’administration de la justice, les garanties offertes à la libre défense des accusés. Si le servage est aboli dans la plupart des états de l’Europe ; s’il est loisible aux paysans de se racheter de la dîme, de la corvée et de tous les droits seigneuriaux, c’est que la victoire a fait régner nos lois dans ces états, un moment provinces de France, où se transportaient nos mœurs et nos idées, sans quitter le sol de l’Empire. Voila donc la guerre appelant un plus grand nombre d’hommes au bonheur social, tel qu’il découle des institutions perfectionnées par l’esprit même du christianisme.
Nos pas tracés en Égypte sur le sable aride n’ont point été entièrement effacés par le vent du désert : il est resté sur la terre des Pharaons quelques vestiges du passage de nos armées. Les germes de civilisation que nous avions laissé tomber, pour ainsi dire, en courant, se sont conservés : l’effort que fait l’Égypte en ce moment pour s’initier à la civilisation européenne, à la police et aux arts de nos sociétés, trouve son ex-
