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qui seront comptés à l’univers, l’admiration et la surprise subsisteront encore, sans être étouffées sous le poids des ans. Le nom de Napoléon traversera l’espace immense des âges, comme ces météores lointains dont la lumière franchit, pour nous éclairer d’incommensurables distances. Quelque opinion que l’on se fasse aujourd’hui des guerres de conquête, il faut reconnaître que notre siècle brillera entre tous par la gloire des armes et la grandeur des combats.

Ces terribles guerres n’étaient pas allumées, comme celles dont l’antiquité fut le plus fière, entre des conquérants civilisés et des nations sauvages : ce sont des peuples non moins policés, non moins nourris les uns que les autres dans l’art de la guerre, qui se sont rencontrés sur ces milliers de champs de bataille. Il n’y avait pas une attaque à laquelle ne sût pourvoir une défense. La victoire empruntait à la résistance des vaincus un incomparable éclat. Qu’on se rappelle, pour juger les premiers triomphes de nos armées, le dénuement et l’extrême jeunesse de nos soldats, qui, vêtus de leurs seules armes, ne savaient rien de la guerre, sinon marcher le front levé à l’encontre des boulets ; qu’on se rappèle leurs victoires plus rapides que les courriers qui en portaient les nouvelles, l’incroyable activité de ce