Page:Alletz - Génie du XIXe siècle, ou esquisse des progrès de l’esprit humain depuis 1800 jusqu’à nos jours.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éprouve, et qui se tient toujours préparée au combat ; le crime est une punition à celui qui le commet. Dans ces bouleversements de conditions et de fortunes, les grands et heureux de la terre apprennent que Dieu qui donne la naissance ne la reconnaît pas comme un droit inaliénable ; et quelques-uns d’entre eux, une fois précipités, n’ont pas besoin d’une profonde politique pour trouver la cause de leur ruine il leur suffit d’avouer que leur élévation ne leur avait servi qu’à donner de plus haut de mauvais exemples. Les fautes les plus anciennes de la royauté auront pesé dans la balance divine : peut-être, pour agrandir outre mesure son autorité, en a-t-elle abattu un jour les plus fermes soutiens ; et cherchant dans la tempête, sur les marches du trône, cet ordre contemporain de la monarchie, elle l’aura trouvé dans l’attitude où elle l’avait mise : à genoux, la tête baissée, et tout préparé pour recevoir le coup mortel. Mais enfin ces révolutions, pendant lesquelles le soleil devrait s’obscurcir pour ne pas en éclairer les honteuses et terribles vicissitudes, font tomber des abus séculaires qui se défendaient par cette apparence de majesté que le temps donne à tout. La disparité trop illégitime entre les conditions s’est adoucie ; l’égalité civile qui s’est précipitée dans la