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PRÉFACE. xiij

les doutes que font naître les variationrs perpétuelles d’une langue virante, que d’observer ces mêmes changemens, afin de ne pas confondre ceux qui n’ont qu’une vogue passagere avec ceux que la Langue reçoit réellement : or, le génie d’une Langue vivante est répandu dans tous les esprits qui savent penser, & qui la cultivent. Des principes & l’usage : voilà les véritables guides.

Enfin, de peur que quelques Lecteurs ne soient surpris qu’on ait osé tenter l’entreprise d’un Ouvrage de la nature de celui-ci nous les prions d’observer que cette maniere de présenter les tours figurés & brillants d’une Langue, telle que nous la donnons dans cet Ouvrage, n’est pas nouvelle. On en avoit fait autant pour la Langue Latine, relativement aux Auteurs qui vivoient, lorsque cette Langue étoit dans son âge d’or, & qu’elle étoit parvenue au degré le plus haut de beauté. C’est ce qu’on voit par le livre ancien des élégances de Manuce, de Muret & autres, qui étoient autant d’imitateurs du style de Cicéron & des Auteurs du siecle d’Au-