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du patriotisme, et, de l’autre, l’absence de ce patriotisme lui-même, éteint au milieu de nos dissensions politiques Tout respire, dans nos institutions, le sentiment de la dignité nationale et, chaque jour, une presse mercantile ou passionnée immole cette dignité à ses haines de spéculation ou de parti. Ah! les liens qui nous doivent enchaîner au sol natal ont été dissous; et voilà pourquoi l’amour de la patrie semble s’être retiré de nos cœurs.

Oui, lorsqu’on a détruit l’organisation municipale, on a enseveli le patriotisme sous ses ruines et si on veut remédier à l’ëgoïsme des individus, qui fait mentir le dévouement écrit dans les lois, il faut diminuer généreusement cette inflexible unité de pouvoir créée par Louis XIV et perfectionnée par Napoléon.

Un des plus salutaires effets des institutions dont il s’agit sera de guérir le caractère français de cette timidité qui s’aperçoit dans ses entreprises commerciales et qui fait qu’il a toujours besoin de s’appuyer en tout sur le gouvernement; les individus reprendront ainsi plus de confiance en eux-mêmes le caractère y gagnera plus de virilité et d’indépendance on ne verra plus le peuple tantôt insulter ses magistrats, tantôt trembler devant eux devenu magistrat luimême, il s’inclinera devant la loi, dont il res-