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de la démocratie nouvelle.

se livrent un combat effrayant, sur une planche, au milieu de l’immensité.


CHAPITRE II.
des passions politiques.

Toute cette agitation, dira-t-on, est l’œuvre des partis ; on la calmera en les domptant ; une grande fermeté contre eux est le plus sûr remède au mal qu’ils produisent. La nation a obtenu, en 1830, les libertés qu’elle poursuivait en 89 : le poids de ses besoins réels fait équilibre à celui des biens dont elle jouit. Pourquoi supposer, ajoutera-t-on, que la France, une fois le but atteint, doive toujours être en marche ? Est-ce que chacun des membres de la société n’a pas une profession à suivre, une fortune à atteindre, une destinée à remplir ? Est-ce qu’il n’a pas aussi une sphère où se meut son activité, et dont son travail peut reculer les limites ? C’est là qu’un espace suffisant demeure ouvert à ses désirs de grandeur, à ses rêves de puissance, à son besoin d’avancer toujours. S’il est des esprits désœuvrés, il faut les soumettre à ce bel ordre, et empêcher, avec vigueur, les imaginations inquiètes de chercher une occupation dans le mal. La société est