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facile encore que celle que lui avait ouverte, à elle-même, la royauté tombée.

La science de simplifier l’autorité fait des progrès dans la main de Napoléon ; et nous avons été effrayés de la rapidité prodigieuse de sa chute, que rien ne put arrêter ni retarder, dès que la fortune des armes l’eut trahi et qu’il n’eut plus d’armée, ce vrai peuple d’un souverain guerrier.

Les Bourbons se gardent d’être éclairés par ces terribles expériences ; ils retiennent tout le système de l’administration du pouvoir. Un seul homme en aperçoit peut-être les dangers : M. de Villèle aurait voulu rendre quelque force aux institutions provinciales ; grande pensée qui honore sa pénétration, mais à laquelle il ne sut pas rester fidèle.

Charles X se sépare même de ses serviteurs ; aucun zèle ne lui paraît assez pur ; au lieu d’établir un lien entre les intérêts qui se rattachent à sa personne, il les écarte à l’envi les uns des autres, et semble vouloir gouverner la nation comme Dieu fait rouler les mondes, c’est à dire de loin, par sa pensée seule, et au nom de l’autorité mystérieuse d’un éternel pouvoir. Aussi il s’éleva un grand vent ; et en trois jours fut déracinée cette monarchie plantée dans la poussière des morts. Elle avait dédaigné de jeter ses