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ils ont le poids d’un monde sur leur dos ; et cette nécessite d’avoir l’œil en arrière les a-t-elle empêchés d’être considérés autrefois comme les deux premières nations maritimes du monde ?

Nous tenons à la terre, à l’Europe, à la vie, au mouvement, aux hommes, par le septentrion et le levant, cela est vrai ; mais, par le midi et le couchant, nous confinons à la seconde mer du globe et à cette autre petite mer, sorte de lac intermédiaire entre l’Espagne la France, l’Italie la Grèce, la Turquie, la Syrie et l’Afrique, bassin chéri du commerce, entrepôt mouvant de tous les trésors du Vieux-Monde, passage continuel des navires qui font le trajet entre l’occident et l’orient.

Nous n’avons pas encore, tout ancien et célèbre peuple que nous sommes, atteint la destinée que nous assignait cette situation maritime. La mer s’est brisée vainement, pendant des siècles, sur nos plages désertes ; oublieux de l’abîme immense, nous n’avons regardé que d’un côté ; le dieu de la gloire nous offrait ses deux visages : un seul nous est resté connu.

La politique de l’avenir, la politique de la liberté, la politique du salut est celle qui embrassera, dans ses prédilections et ses espérances, la grandeur de notre puissance sur mer.

Je dis la politique de l’avenir, car le siècle est