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Cependant il faut distinguer l’époque où la bourgeoisie sera encore entourée des ruines qu’elle aura faites, d’avec celle où elle aura renouvelé toutes choses et se sera égalée à la grandeur de ses destinées.

Dans la première de ces deux époques, les vainqueurs se trouveront couverts de blessures. Comme la religion aura été accablée sous la chute de l’aristocratie, la société se verra un moment sans Dieu ; la morale même fera vide partout, parce que l’éducation des hommes mûrs aura eu lieu dans le fort de la tempête. Puis, il se sera passé, dans ce siècle, de si grands évènements, que l’âcre besoin des émotions extraordinaires sera général. L’esprit de famille ne sera pas encore ranimé, et les habitudes prises sous l’ancienne règle n’existeront plus.

La littérature ne manquera pas d’exprimer cet état de la société, elle se fera plus irréligieuse, plus immorale plus désordonnée que la société même, afin d’arracher son attention en l’inquiétant.

Mais ces mauvais jours passeront, et dès que l’horizon s’éclaircira, les sciences, les lettres et les arts chercheront la destination qui leur est assignée sous la monarchie des classes moyennes.

Les sciences naturelles ne s’éleveront peut-être plus aussi haut dans la découverte des grandes