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Notre colonie d’Alger nous parait remplir toutes les conditions, et se rattacher aux éléments de la question morale, par le débouché qu’elle ouvre à toutes les activités et par le sentiment de grandeur qu’elle éveille et qui rassasierait le noble appétit de la France pour le mouvement et la gloire.

CHAPITRE X.
que tous les peuples libres ont eu des colonies.

Ceux-là qui, en traitant des colonies, ne trouvent rien à en dire, si ce n’est qu’aucune d’elles n’a jamais produit assez pour avoir valu la peine d’être conservée, ne comprennent pas les effets de la liberté nationale unie au commerce ; ils ne se rendent raison ni des passions de l’homme, ni des besoins des peuples. Leur propose-t-on quelque grande entreprise, leur première question n’est pas : sera-t-elle glorieuse ? ou bien : est-elle salutaire ? mais, que coûtera-t-elle ? Tout mouvement les épouvante, parce qu’il peut entraîner des dépenses ; aussi marchandent-ils l’air et l’espace à une grande nation, et il n’y a que les barrières dont ils paient avec satisfaction l’établissement.

Comment ne voient-ils pas qu’un peuple n’est jamais devenu commerçant et navigateur sans