Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prit d’économie de petitesse de timidité ou d’envie[1].

Dans le livre précédent, nous avons représenté le grand malaise social qui nous tourmente comme l’effet de l’inaction du pays, de la privation de tout aliment pour l’imagination nationale, de l’absence de quelque mobile qui flatte l’orgueil de la France. Selon notre opinion, plus un peuple est libre, plus ses passions sont éveillées et il faut qu’il devienne guerrier ou commerçant, sous peine de se dévorer lui-même dans une guerre civile. Mais nous avons fait remarquer que la nation française ne peut entrer immédiatement dans le courant d’un large et abondant commerce, et qu’en conséquence elle devrait être noblement occupée pendant l’espace de temps nécessaire au développement complet de notre commerce et de notre industrie, et au perfectionnement des institutions religieuses qui, adaptées à un meilleur régime de l’éducation publique, ranimeront la foi chrétienne et calmeront l’agitation des mœurs.

  1. Toute proposition noble et hardie, embrassant un long avenir, plaira toujours aux esprits de ce pays-ci ; mais il faut avouer que, depuis la révolution de juillet, on n’est pas bien venu à se plaindre de ce que les Chambres ne soient pas disposées à goûter un pareil système, car jusqu’à présent on ne les a pas mises à l’épreuve.