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d’un ciel nouveau, et de peindre et de chanter les nobles destinées réservées à la France, dans la civilisation de tout un monde, en choisissant cette possession pour le théâtre d’un grand essai de liberté commerciale[1] ; en la montrant comme la terre du coton, de la soie, de l’indigo et de tant de matières premières qui nous rendront l’une des plus actives et des plus riches nations du globe ; en vantant les inappréciables avantages de donner à toute notre jeune armée le baptême du feu ; d’exercer et de fortifier notre marine, et d’occuper, non loin des ruines de Carthage, et assez près d’Alexandrie, une partie du littoral de la Méditerranée, ce rendez-vous de l’Orient et de l’Occident, cette mer sur laquelle se sont agitées tant de fois les destinées du monde, par où doit repasser l’immense commerce des Indes, où se videra, peut-être de nos jours, le sort de l’empire ottoman.

La question, présentée sous ces magnifiques points de vue, aurait frappé l’imagination d’une assemblée française : on aurait vu, dans ce projet imposant, un vaste système, un avenir de gloire et de prospérité ; la volonté du cabinet eût été claire, et la force et la longueur de sa politique eussent peut-être triomphé des résistances de l’es-

  1. En faisant d’Alger un port franc.