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voyer cinquante mille hommes en Afrique, d’y établir une vice-royauté française, de prendre possession de tous les points de la régence ; d’appeler le christianisme à planter l’arbre de vie au seuil du désert[1] ; de nous procurer une diversion à nos querelles intestines, en attirant sur Alger la pensée générale, en y envoyant des savants et des artistes, les uns pour y retrouver les antiquités, les débris de la domination romaine, les anciennes routes des caravanes, les coutumes des tribus africaines[2] ; les autres, afin de s’inspirer

  1. L’islamisme est une constitution autant politique que religieuse : les lois, les mœurs, les préjugés et les coutumes de ses sectateurs découlent de leur foi. Chaque prière, dans une mosquée, est une déclaration de guerre contre les chrétiens. Le bâton du pélerin de la Mecque est l’épée du combat. Voulez-vous régner sur eux, changez leur croyance ; sinon résignez-vous à une guerre d’extermination.
  2. Notre conquête d’Alger, si voisine de l’Égypte, nous fournira les moyens d’explorer l’enceinte de la vallée du Nil et de vérifier toutes les assertions d’Hérodote sur le cours de ce fleuve, au dessus de l’Égypte. Nous pourrons arriver à étudier les restes de ces monuments, découverts tout récemment par d’intrépides voyageurs, tels que Caillaud, Belzoni, Burkhardt, etc., et lire, sous chaque grain de sable qui tombe de leurs débris exhumés, une page de l’histoire des conquêtes de Sésostris.

    Quoi de plus digne de l’intérêt et de la curiosité de la science que la recherche des vestiges de civilisation laissés par cette tribu éthiopienne qui a possédé des villes, vécu sous des lois et fondé ce mystérieux État de Meroë, où se couvait le fameux temple de Jupiter Ammon ?