Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/327

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE X! CHAP. XI.

323

galitédans la dépendance, et unissant l’esprit de corps avec l’absence du privilège. Quoi de plus semblable à notre monarchie moyenne? Dans un pays où la démocratie est mise, par la loi, dans une certaine classe, mais ne pourrait passer dans les autres que par une révolution, la religion la mieux appropriée au principe de la constitution ne sera pas celle qui, en exaltant l’indépendance de l’esprit, pousse à l’État républicain. Ceux-là commettraient donc une étrange erreur, qui, au nom de leur attachement pour nos institutions actuelles, regretteraient que la France ne fût pas protestante. L’instinct nature! des classes moyennes doit les porter vers le catholicisme. Cette religion accoutume au respect de l’ordre sans altérer la dignité de l’âme; elle combat, plus fortement que toute autre, les deux mauvaises passions de la démocratie, l’orgueil e) l’envie; elle tempère la cupidité amenée par l’esprit de commerce; les classes inférieures puisent dans son sein la résignation qui fait supporter l’abaissement, ou la vertu qui aide à en sortir; les pauvres et les malheureux lui doivent d’ineffables consolations; les ambitions déçues retrouvent auprès d’elle une seconde route vers l’espérance.