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arts. Ce devoir, il ne dépend pas de la France de s’y soustraire : en plantant notre étendard sur les murs de la cité africaine, nous l’avons reçu d’en haut, comme la victoire.

Le gouvernement n’aurait donc pas dû balancer sur le parti à prendre à l’égard de notre possession d’Alger. En effet, pour ceux qui savent qu’une nation n’est pas seulement faite pour être heureuse, mais qu’elle a aussi une destinée à accomplir, la politique devient ferme, stable, allant toujours à un but aperçu de très loin.

Il est une petite sagesse, soumise au caprice du temps, à la nuance des intérêts, aux retours de l’opinion. La politique doit être l’image de la loi qui gouverne le monde ; dès qu’elle s’embarrasse, et consulte à toute heure le moindre souffle de l’air, la voilà qui manque de ressemblance avec cette règle immuable ; et la folie humaine paraît toute seule, d’autant plus visible qu’elle est assise dans un lieu plus haut.

Quand l’homme d’État s’appuie à de grandes maximes, nourrit un plan concerté en toutes pièces, se détermine d’après les éternels principes de la morale et le fil naturel de la destinée de son pays, tous ses desseins respirent je ne sais quelle force et quelle grandeur, ses propositions s’attirent la confiance ; elles sont facilement comprises dans leur ensemble, parce que