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LIVRE XII, CHAP. Il.

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ciété désarmée se livre aux arts de la paix la royauté est chargée de lui assurer l’ordre au dedans et la sûreté au dehors elle doit connaître les besoins de la communauté, et s’occuper sans relâche de les satisfaire.

Ce qu’on appelle la loi est le résumé des vœux de la majorité nationale toutes les fois que la royauté ordonne, c’est la voix du plus grand nombre qui parle. Mieux l’accord est établi entre toutes les volontés qui forment un peuple plus sa mission est claire et facile. Les lois qu’elle fait ne souffrent point de contradictions; chacun y lit sa pensée. Mais si la désunion s’introduit dans l’État, les talents et les vertus du monarque sont mis à l’épreuve. Sa tâche consiste d’abord à assurer le maintien des lois déjà faites vigilant défenseur du gouvernement établi, il poursuit sévèrement quiconque travaille à changer la constitution représentant des dernières volontés de la génération qui s’en va, il s’adosse à un tombeau. La loi fondamentale est un testament sacré dont il se montre exécuteur; son rôle est d’autant plus difficile, qu’en la défendant il semble occupé de ses propres intérêts; son autorité étant la clef de voûte de l’État, on dirait que, toutes les fois qu’il punit une sédition, il venge sa personne. Cette apparence est plus sensible encore lorsque la révolte déguise sous une of-