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232 DE L~ DÉMOCRATIE KOUVJ~LLK.

Mais s’il avait déjà l’intelligence d’un grand principe, la force lui manquait pour le faire respecter. La couronne résista violemment aux mesures concertées pour régler les finances. La bourgeoisie, représentée par Marcel, chef de la commune de Paris, essaya de la contraindre. La royauté et la démocratie furent un moment aux prises. La capitale tomba dans une horrible confusion. Les provinces s’en mêlèrent; mais la bourgeoisie avait pris plutôt conseil de son courage que des conjonctures. Le germe arrosé de son sang, qu’elle laissa tomber alors dans la terre, y resta enfoui durant quatre siècles. Elle ne pouvait contredire avec succès la puissance des rois qu’après que ceux-ci auraient eu !c temps de mettre la noblesse à leurs pieds.

Cette révolution, avortée en 1356, accrut l’autorité souveraine et la mit en meilleur état pour entreprendre sur l’aristocratie. La lutte sérieuse fut entre les rois et les grands; le tiers-état ne donna plus aucun signe de vie, si ce n’est dans le Parlement. Les compagnies sont toujours plus tempérantes et plus discrètes que les masses; elles pensent avant d’agir, se réservent quand il le faut et gagnent insensiblement du terrain. Le Parlement y jouait le rôle de médiateur entre la royauté et la noblesse d’une part, et entre la royauté ou la noblesse et le peuple de l’autre. Les