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Il était du devoir du gouvernement, nous aimons à le répéter, de mettre à l’étroit, sous l’empire de la loi commune, l’arrogance factieuse des opinions extra-parlementaires et antidynastiques ; mais il va de son salut, une fois la république et la légitimité réduites à simuler la mort, de trouver à satisfaire largement le besoin de mouvement et d’exercice qui appartient au tempérament de la nation.

Car supposons même que les deux partis extrêmes soient réellement effacés de la scène, les divisions ne tarderont pas à éclater entre les hommes le plus dévoués à l’ordre de choses fondé en juillet. Le danger ne les ralliant plus à l’encontre d’un ennemi commun, ils se sépareront, formeront des groupes d’opinions diverses, se créeront des professions de foi politiques, au gré de leurs passions redevenues libres ; les amitiés se dénoueront, les ambitions entreront à l’envi dans le concours où le pouvoir se dispute, il faudra à la nation oisive une scène animée, dans le débat parlementaire, en consolation du spectacle qu’elle aura perdu, et combien d’orateurs seront disposés à se signaler, pour la satisfaire, aux dépens de leurs anciens amis !

Le mouvement d’une assemblée, quel qu’il