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aises pour lui. Le christianisme était reçu aveuglément par le sentiment et non adopté par la raison. Cet état était encore celui de l’enfance; la féodalité servit à recueillir la lumière, à la répandre d’autorité; elle fut la première ébauche de la forme du Monde-Nouveau.

Au dessous de la noblesse et du clergé se forma, peu à peu, le tiers-état. Il recueillit ses forces dans le silence. Le travail le mena à la: richesse une lutte finit par s’engager entre lui et la noblesse, corrompue par l’oisiveté; et ces révolutions destinées à châtier rudement les heureux de l’ordre social qui avaient fait défaut à la majesté de leur rang, et payé de tant d’ingratitude les bienfaits de Dieu, servirent à décomposer et à mêler ensemble toutes les classes pour préparer la nouvelle économie des affaires. Les nations eurent leur moyen-âge comme le monde avait eu le sien; car l’histoire de chaque peuple n’est que la copie de celle de l’univers. Considéré dans cette lumière, le moyen-âge des peuples, auquel nous donnons le nom de révolution, n’a rien qui nous doive surprendre ni consterner. Sous l’apparent désordre qu’il produit se découvre l’utilité de ses effets. 11 a pour but de mc[cr entre eux les ordres de