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LIVRE YJM CHAP. !H.

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C’est la majorité du parlement qui vote le budget~ elle se persuade que la multiplication des chemins de fer, des ponts, des routes importe beaucoup plus à la prospérité de l’État que la multiplication des oeuvres de la science et de l’art; elle voit dans la vapeur une bien autre puissance que dans l’esprit humain, sans s’apercevoir que c’est à lui qu’en est duc la découverte.

Elle est cependant très digne de respect la force Mo~’ce qui fait parcourir en un moment, à la pensée de l’homme, tous les siècles écoulés, tous les différents pays de la terre; qui ne fait pas faire ce voyage à cinq cents personnes en même temps, mouvement intellectuel d’une nation de 33 millions d’habitants

Passons maintenant au ministère de l’intérieur Le budget des beaux-arts s’élève à 2,5og,ooo francs. Sur ce maigre contingent, l’Opéra et les théâtres de M musique absorbent une somme de i,5oo,ooo francs. Il reste aux encouragements littéraires pour tout bagage 286,000 francs.

M Ces comparaisons deviennent encore plus singulières » si l’on songe que le budget total des arts, des sciences et des lettres monte à 4??oc), t o i fr., tandis qu’au budget du commerce les primes accordées à la pêche de la baleine ne s’élèvent pas à moins de 3,ooo,ooo, et les cncouragements pour l’élève des chevaux à i,5oo,ooo francs. (Article inséré dans la Paix par son ancien et habile rédacteur en chef, M. Jules LECHEVAMER.)