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par le culte : cette idée ne manquait pas de grandeur mais la nation les a soupçonnés de vouloir substituer le catholicisme à la liberté même et c’en a été fait du système. Ils oubliaient qu’un peuple ne se réfugie dans l’espérance d’une autre vie que par lassitude soit du despotisme soit de la liberté, et que, comme ils ne pouvaient rétablir l’un, ils ne devaient attendre notre conversion que de l’autre.

Aujourd’hui, que sommes-nous ? est-ce guerriers, religieux, commerçants ou révolutionnaires ? la réponse est facile si nous changeons d’état, ce ne sera que pour l’une de ces trois situations où se trouve un peuple qui ne tourne pas son activité contre lui-même. Il y a deux de ces situations qui peuvent se concilier, savoir le commerce et la religion. Honneur aux hommes d’État qui nous feraient recueillir l’inestimable bienfait d’une telle alliance


CHAPITRE V.
le génie politique doit consister à trouver un but pour notre activité nationale.

Chez une nation gouvernée despotiquement, chacun emploie son industrie à se mettre à l’abri de l’injustice à gagner son pain et à mériter le ciel. Le peuple, nourri dans l’ignorance de la po-