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DE LA DÉMOCRATIE NOUVELLE.

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tion qui est tenue avec tant d’amour et d’honneur chez les deux plus libres d’entre les peuples de la terre. Rœderer disait à l’Assemblée « J’ai exercé des fonctions de magistrature, etje demande à tous ceux qui, comme moi avaient trouvé leur instruction dans les provisions de leur office, si ce ne sont pas les avocats qui nous apportent la nourriture de chaque jour. Ce sont eux qui, s’étant partagé les différentes branches de la jurisprudence, que le juge, sans eux, serait obligé de posséder toutes, nous fournissent les connaissances dont nous avons besoin pour juger. Les rapports sont, pour la plupart, préparés par des avocats et il est trop vrai de dire que ce sont les roues d’acier qui font aller les aiguilles d’or. Ainsi les juges pour les neuf dixièmes des affaires, sont des jurés et jugent comme le feraient les jurés peu instruits sur des lumières qui ne sont point à eux, mais qu’ils ont recueillies. On objectera la diulculté de connaître la procédure et les formes. Eh bien le système qui nous propose des jurés vous offre ce qui est nécessaire pour répondre à cette objection. Les tribunaux ne seront pas seulement composés de jurés mais il y aura un magistrat conservateur des formes et qui en connaîtra la triture. ))

Et Sieyes, dont chaque parole était écoutée à l’égal d’un oracle venu d’un temple