Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

siasme et le courage, que dans les plus rudes et les plus périlleux travaux de la guerre.

L’Espagne et le Portugal sont restés longtemps ensevelis dans un sommeil apparent ; mais le catholicisme est un feu caché qui brûle sous des cendres.

Tant qu’une nation éclairée n’est pas encore libre, elle exerce ses forces à briser ses liens : cette lutte contre ses maîtres suffit pour l’occuper longtemps. C’est l’état actuel de l’Italie et d’une partie de l’Allemagne ; ce sera un jour celui de la Russie et des autres peuples du nord. Quant à l’Espagne et au Portugal, les siècles s’y entrechoquent ; car le passé et le présent se livrent un grand combat chez tout peuple qui, après avoir été guerrier ou religieux, entre dans la liberté, avant d’être devenu commerçant. Ajoutons que la guerre civile sera d’autant plus longue et plus atroce chez les Espagnols et les Portugais, qu’ils perdront la foi catholique que la liberté, dans sa première fougue, détruit presque toujours, et que l’industrie y étant presque nulle et les professions diverses n’y tenant pas les hommes dans l’habitude du travail, le peuple y reste exposé à toutes les passions qui remuent l’ame et la réveillent de sa paresse.

L’Angleterre a traversé la guerre civile pour obtenir l’omnipotence parlementaire ; mais ses