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livre i, chap. v.
CHAPITRE V.
notre rôle sur la scène du monde n’est pas encore achevé.

Quand l’histoire de notre pays passe sous nos yeux, je vois que notre personnage sur la scène de ce monde est loin d’être rempli ; et l’action commencée semble demander que la représentation continue. Il y a, dans la vie des nations, plusieurs phases bien marquées : une loi préside au développement du sort d’un peuple ; et, s’il est permis d’embrasser son histoire d’un coup-d’œil, ou s’assure de l’existence de plusieurs forces qui naissent et se meuvent tour à tour. On commence par entrevoir à son berceau les divers éléments dont la nation se composera : on admire ensuite la croissance de quelques uns et l’ordre dans lequel leurs pouvoirs se manifestent ; puis on redescend, en interrogeant ainsi les annales du passé, jusqu’à l’époque dans laquelle on vit soi-même. Alors, si on reconnait qu’on assiste au déclin d’une puissance épuisée, il est facile de pressentir qu’une puissance nouvelle grandira sur les ruines de la précédente ; car il n’a raison pour que celle qui n’a pas encore eu son tour ne se déploie et ne fournisse sa carrière. Nous allons nous faire entendre sous des termes plus précis.

Qu’est-ce que nous raconte l’histoire natio-