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mémoires d’un communard

Et puis, jusques à quand durera la plaisanterie macabre du lapin attaquant le chasseur, des prolétaires cherchant noise aux puissants ?

Les révolutionnaires-socialistes — ne l’ont-ils pas trop prouvé ? — sont autrement désireux de voir régner la paix entre les peuples, l’amour entre tous les êtres pensants que les soi-disant modérés qui, constamment, se sont mis au travers de tout ce qui pouvait en hâter et assurer l’avènement en poussant à la guerre étrangère ou à la guerre civile.

CHAPITRE VII
l’introuvable billioray. — ors, galons et palabres. — la situation s’aggrave. — le comité de légion

Les miens sont aussi surpris que satisfaits de mon retour, d’autant que certaines indiscrétions les ayant mis au courant de mes projets, ils étaient littéralement dans les transes.

— Quelle chose terrible qu’une Révolution ! soupirait notre mère tant aimante, prévoyant les calamités fatales.

Après avoir embrassé ceux que je désolais, e me rendis à l’Hôtel de Ville, où il me fut impossible de voir Billioray, qui, d’abord membre du Comité central, était devenu, malgré de solennels engagements, membre de la Commune. Cette ascension expliquait peut-être l’oubli de la parole donnée à cet enfant perdu qui se morfondait à Versailles. Que diable, on ne peut penser à tout, à soi et à la Révolution !

La Maison-Commune regorge d’officiers, allant et venant à travers les couloirs. On parle d’une manifestation sur la place ; je m’éloigne de ce tohu-bohu et sors par la porte principale, où je me heurte à des délégations précédant des bataillons fédérés. Je perçois les cris de : « Vive la Commune ! Vive Flourens ! »