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mémoires d’un communard

à la Nouvelle, je dois vous avouer qu’elle ne me sourit guère. J’en suis à regretter le Rhin, ou plutôt..

— Je comprends, mon jeune ami ; il vous faudra, en effet, avoir du courage, car de grandes souffrances vous attendent.

— J’essaierai d’en avoir, capitaine ; mais croyez bien que je n’oublierai jamais les bontés que vous avez eues pour mes compagnons d’infortune et pour moi. Si nous sommes encore vivants, malgré que notre vie vaille bien peu de chose, c’est à vous que nous le devons.

— Je n’ai fait que mon devoir. Allons, bon courage !

— Merci, capitaine !

Et ce fut tout. Grâce aux bons offices de M. Désiré Grösz j’ai pu me procurer le nom de cet honnête homme : il s’appelait Louis Dalloz et était né, en 1832, dans une petite ville du Jura. Il vivait, il y a quelque temps encore, à La Rochelle. A l’heure où j’écris ces lignes, la mort l’a peut-être emporté comme des milliers d’autres qui, de près ou de loin, ont été mêlés à cette terrible tragédie : la répression versaillaise !