Page:Allemane - Mémoires d’un communard.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée
171
des barricades au bagne

Quelques heures après, le commissaire aux délégations Clément, suivi de trois inspecteurs, venait s’emparer de Lagrange, en le molestant d’une façon sauvage. On l’incarcéra à la Maison de Justice.

On sait qu’un conseil de guerre le condamna à mort pour sa participation à l’exécution des généraux Clément-Thomas et Lecomte. Conduit au poteau de Satory pour y être fusillé, il mourut comme un homme dont la vie lui est un fardeau.

Au moment où on le transférait du cachot de la prison de Noailles à la Maison de Justice — dernière étape avant le poteau fatal — Lagrange s’écria :

— Je vais donc être délivré des poux !

Le lendemain de son départ des Grandes-Ecuries, j’étais transféré à la Maison de Correction, prison située Avenue de Paris.

La « salle des Assassins », reconnue comme peu sûre pour des prisonniers de notre espèce, allait être désaffectée et ses détenus dispersés dans les diverses prisons de Versailles.

CHAPITRE III
ma nouvelle prison. — le capitaine-rapporteur demoignaux de la salle. — le cas benoist. — l'abbé follet. — le témoin marié. — ma seconde condamnation. — me demange.

La Correction était une prison mixte et comportait, outre un quartier de femmes, un quartier de condamnés dits de droit commun, et un effectif assez considérable de prévenus ayant participé à l’insurrection communaliste.

Elle était placée sous la direction de M. Boucher, qui, je me plais à le déclarer, se montra aussi équitable à notre égard que ses fonctions le lui permettaient.