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des barricades au bagne

vail offert et reconquérir ainsi l’estime de ses concitoyens ou sentir peser sur soi la lourde main des travailleurs révolutionnaires, lesquels n’aiment ni la fainéantise, ni la crapule, qu’elles se donnent carrière en les hautes ou basses sphères de la société.

CHAPITRE XI
les maisons de secours, de retraites ; ambulances, ouvroirs, orphelinats. — le bureau municipal de l’assistance. — la commune et les curés.

En même temps que se poursuivait la laïcisation des écoles congréganistes, on entamait celle des maisons de secours. Cette opération fut menée aussi méthodiquement que le permirent les circonstances. On courut au plus pressé : d’abord aux établissements qui renfermaient des blessés, des malades, des vieillards, des enfants.

Un très grand nombre de praticiens vinrent spontanément nous offrir leurs services ; je citerai au hasard les deux frères Miot, Ladray de la Charrière ; ce dernier, malgré ses opinions conservatrices, n’en prêta pas moins le concours le plus précieux à nos blessés et à nos malades.

Je regrette de ne me rappeler les noms des autres docteurs, mais je n’ai pas oublié leur dévouement et, au nom de tous mes compagnons de combat, je leur adresse l’expression de notre sincère reconnaissance.

Le Comité des femmes socialistes, présidé par la citoyenne Benoît, femme vraiment admirable, nous aida puissamment pour le recrutement du personnel et, grâce à lui, les maisons des rues Thouin, Boutebrie, Saint-Jacques, de l’Epée-de-Bois, etc., furent gérées par des citoyennes aussi actives que dévouées à la Commune.