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L’ÂME DES MAINS



C’était l’heure des petites gâteries.

La Baronne Waltrude de Minnengenuss conduisit ses intimes dans la salle à manger. Rigides derrière les chaises qui encerclaient la table, les laquais plastronnaient, les mains gantées rivées au dossier.

— Asseyez-vous donc, mes amis.

Et, tels des gardes de Frédéric-Guillaume Ier, les laquais firent trois pas en arrière en cadence, avec une raideur d’effrayants automates mécaniques, entraînant chacun un siège dans leur recul.

La Baronne d’un geste aimable, étendit les bras pour ne pas répéter sa phrase.

— Asseyez-vous.

Et tous les invités s’assirent.

Elle s’adressa à la Princesse douairière de Bettschwaermerin :

— Un sirop ? ou « une mélange » ainsi qu’il est honnête de s’exprimer à la Cour du Saint-Empire ?

La douairière minauda dans ses falbalas foufroutants