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LES FANTAISIES DE VESPASIEN

Dorine criait… et lui paisiblement secouait ses puces.

Exaspérée, exacerbée, elle retira sa mule du pied et visa. Vespasien eut peur ! La mule venait vers lui… Pour l’esquiver, un seul salut possible… bondir par la fenêtre ouverte…

Qu’il fait bon s’alléger de quelques puces parmi les feuilles fraîches et frissonnantes par un troublant soleil de beauté et de langueur !

Quand il reprit un peu ses sens, après cet instant vague de ravissement et d’extase que lui causait cette belle journée d’enivrante tiédeur, il dressa l’oreille. Du côté de l’hôtel il entendait des cris désespérés. Tout le train de maison de la Vicomtesse était aux fenêtres, l’invoquant avec des accents tour à tour courroucés, séducteurs et suppliants. Les laquais, les marmitons, le chef, le maître d’hôtel, les servantes criaient :

— Vespasien… Vespasien…

On lui tendait des noisettes, des noix de coco, des amandes, des pommes, des ananas, des bananes, rien ne pouvait le tenter et le faire revenir.

La Vicomtesse, les yeux rouges de larmes, parut au balcon. Elle n’offrait aucune friandise, mais elle tendait désolamment les bras vers son sapajou mignon. Ses sanglots secouèrent tant sa belle poitrine, que ses seins