— Et l’amour ? Comment le définissez-vous alors ?
— L’amour ? Exactement de la même façon.
— C’est aussi un peu mon avis, répondit Lord Paresnor, mais tout de même quelle analogie voyez-vous entre l’objectif du sport et celui de l’amour ?
Wentworth rassembla ses idées.
— Lorsque vous jouez au tennis, lorsque vous chassez, lorsque vous faites la cour à une femme, quel est votre but ?
— Je ne vois pas où vous voulez en venir.
— Suivez-moi, Percy. Admettons que vous ayez gagné votre partie de tennis, que vous rentriez le soir avec beaucoup de gibier, que vous réussissiez avec la femme que vous courtisez à…
— Oui, je comprends, interrompit Lord Paresnor qui, par esprit de solidarité, voulait faire éviter à son ami, pour être clair et concis, de s’exprimer en un langage choquant.
— Eh bien ! poursuivit Wentworth, quand vous vous êtes escrimé en ces trois matières pour réussir et que vous réussissez, ne recommencez-vous pas le lendemain ?
— Soit !
— Donc le sport et l’amour sont de pareille essence. Le mobile est toujours le même et se répète à l’infini ; seules les manifestations changent et se perpétuent au gré du mobile.
— Vous avez raison, approuva Lord Paresnor, vous êtes un penseur.