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l’élévation et la force qui les dictent me font un bien extrême. »


« Plus j’avance, plus je deviens indépendante. Je ne connais pas une seule personne au monde par qui je me laissasse entièrement guider. Les uns manquent de caractère, les autres de connaissances, etc. Je me forme des idées qui me soient propres. Je m’attache aux choses, aux principes, et je me détache des individus. Resterai-je dans cette belle indépendance ? Du moins puis-je donner mon cœur sans donner mon esprit. Ah ! tout âge doit avoir son bonheur, et quand les passions sont finies, on n’est pas à plaindre de pouvoir n’aimer plus que la vérité. »


« Une passion qui m’arriverait suspendrait pour ainsi dire ma vie. Mes projets, mes craintes seraient interrompus. Je ne voudrais qu’une pensée, qu’un sentiment : ce serait vivre. »


« Occupée dans ce moment d’une personne qui a de l’esprit, mais point de sensibilité, j’ai voulu chercher dans Rousseau un homme différent. Ce qui faisait la faiblesse de l’un, c’était de la puissance pourtant. Ce qui fait en partie la force de l’autre, c’est l’absence de cette puissance. Ainsi la faiblesse nait de la force, et la force de la faiblesse. »

« Les gens faibles ont éprouvé des émotions, des plai-