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ment peut, à lui seul, nous consoler, et il faudra aussi l’étouffer !

» Des vers qui expriment ce que le devoir peut faire éprouver de douloureux, sont ces tristes vers de Phèdre  :


Je respirais, OEnone, et depuis son absence
Mes jours, moins agités, coulaient dans l’innocence.
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.


» Vous dites que la morale est absolue, mais rien n’est absolu. Vous la mesurez sur la perfection ou la modération. Ne vaudrait-il pas mieux la mesurer à l’espèce humaine ? Je crois que la vertu même est relative, et que le seul vrai précepte est de faire , dans tous les temps, le plus de bien et le moins de mal qu’il est possible. »

J’écrivais aussi :

« Que de révolutions, que de mouvements peuvent se passer dans l’âme sans qu’il y ait ni mouvement ni agitation autour de nous ! Tel homme a été jeté dans les événements de son pays qui a été moins occupé, moins animé que tel autre qui est resté à l’écart. Rousseau a plus éprouvé, plus pensé que le maréchal de Turenne, à la tète des armées. »

« Si le monde était peuplé de gens d’esprit, les institutions seraient tout autres ; les erreurs sans nombre n’existeraient pas, la liberté et la justice régneraient seules. »