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qui mêlera les idées à l’amour, et la femme douce et timide, qui ne connait rien que la tendresse. Celui-ci s’enflamme pour son but, pour une injure ; il veut avec ardeur, avec emportement : sa voix est menaçante ; il saisit ce qui est sous sa main pour frapper ; il attend Clitus et le tue. Celui-là marche lentement, modère ses actions, confond l’injure par son raisonnement. Au fond des déserts, au sommet des montagnes, au sein des ondes, les animaux suivent la même diversité : leur roi toujours s’élancera superbe du fond de ses cavernes ; les habitans des airs se plairont sous l’ombrage frais des bois ou sur le pic ensanglanté par leur proie, et les flots amers de l’océan sans bornes feront périr les débiles habitans des eaux douces.

Les hommes diffèrent comme individus, comme races, comme nations : le génie a suivi le soleil depuis l’origine de l’histoire, et les nations du nord ont dominé les autres, plus encore par des qualités négatives que par l’habileté.

Le printemps commence sous des climats différens : le soleil va reparaître, dégagé, vers les tropiques, de cette ligne de vapeurs qui le couvrent depuis les pôles ; déjà au midi et au nord un doux frémissement annonce sa présence ; chaque homme la ressent : mais quelle différence dans le moment et la force des émotions ! Il faut avril ici pour le premier soleil, quand le midi déjà luit de tous ses feux. Ici le dieu du jour impuissant perce à peine des brouillards qui se disperseront pour peu de jours ; les campagnes s’élargissent ; un horizon, qui ne paraît que durant quelques heures, montre des formes inconnues, rentrées bientôt dans la nuit ; la couleur des airs, ce bleu où se joue la lumière, semble une couleur nouvelle ; le peuple, réveillé d’un long sommeil, commence à s’animer ; il sort dans les campagnes et dans les rues ; les enfans, les femmes, avec une parure d’hiver, quittent ces sombres masures que le nord appelle des mai-