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beaucoup la femme quand il y trouve un intérêt ; chargé du soin de la famille, il lui plaît que sa femme l’aide dans ce soin, industrieuse et riche. Les femmes s’affranchissent des hommes en leur apportant une fortune, qu’elles doivent partager avec eux, sans la livrer, car elle est plus en sûreté dans leurs mains, mieux gardée aux enfans, plus à l’abri des passions personnelles et de la vanité.



CHAPITRE X.


Le danger, c’est que la fille soit mère ; que, libre du préjugé, elle ne mette pas assez d’importance à la loi sacrée du mariage et qu’elle ne livre imprudemment à la vie des enfans qu’elle ne peut pas toujours soutenir.

Ce grand danger a justement ralenti le zèle des réformateurs éclairés. Malheur à celui qui change la loi pour faire plus mal ! Ne comptant pas sur la raison des filles, ou effraya leur pudeur au lieu d’effrayer leur prudence. La prudence appartint à l’homme ; la sagesse lui ordonna de ne pas rendre la fille mère, et la fille lui résista. Cet arrangement fut long-temps profitable ; mais qu’est-il arrivé ? Au village, où l’on ne l’observa guère, où la fille céda à son amant, l’homme qui l’avait rendue mère l’épousa toujours ; et à la ville, où la fille fut chaste, l’homme évita le mariage pour l’attaquer et le troubler où il existait.

Le tiers des enfans qui naissent à Paris sont des enfans naturels. Quand une ville en est là, on ne doit