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CHAPITRE I.


Souverain pouvoir, que l’homme voit reculer quand il croit le saisir, vous qu’il a d’abord vu dans la foudre, dans la majesté de l’orage, qu’il avait placé dans les cieux où il ne trouve plus que le vide et les astres ; vous qui, destinant la nature à une continuelle transformation et vous épargnant les travaux de chaque jour, avez créé des puissances physiques, des lois insaisissables ; vous qui donnâtes aux hommes des besoins physiques si semblables, et des besoins moraux si différens, sans les classer sur la terre, et en leur permettant une hiérarchie factice ; vous qui soumettez les deux sexes l’un à l’autre, vous qui dans le monde moral et physique semblez subir une nécessité comme l’homme, mais dont la pensée éclatante ne nous laisse aucun doute, Esprit suprême, c’est vous que la société invoque en ce moment sous différens noms.

Parvenue, après de longs travaux, à s’asseoir sur ses bases naturelles, ayant renversé des chefs et des dieux vieillis, elle regarde autour d’elle, remonte à sa source, et demande une nouvelle religion, un nouvel essor pour l’esprit, une nouvelle hiérarchie ; les femmes s’informent si la délicatesse des mœurs ne produira pas une morale plus belle, les hommes cher-